Césira Parisotto

Rédigé par Jérémy Lévesque

Photographe inconnu. Mère Anselme Marie Parisotto, SCSM, [S.d.]. Conférence religieuse canadienne.

Césira Parisotto, mieux connue sous le nom de Mère Anselme, est une figure religieuse marquante de Montréal aujourd’hui reconnue pour son immense contribution aux réseaux scolaire et hospitalier de la métropole.

Née en Italie en 1909, elle entre chez les Sœurs de Charité de Sainte-Marie en 1928, une congrégation catholique active à travers le monde auprès des malades, des personnes âgées et des jeunes en milieu scolaire.

Ses premières années comme sœur se passent en Italie et en Afrique : elle enseigne à l’Institut à Turin et offre son soutien aux blessés pendant la guerre d’Éthiopie.

C’est en 1949, invitée par les Frères Maristes, qu’elle traverse l’Atlantique pour venir à Montréal et prêter son soutien au Collège Laval.

Portée par son dévouement pour l’éducation, elle fonde quelques années plus tard, entre 1954 et 1958, l’École Marie-Clarac, à Montréal-Nord, qui accueille des élèves de la maternelle jusqu’au secondaire. Elle crée aussi le camp de vacances Marie-Clarac, dans les Laurentides, pour offrir aux jeunes un lieu d’épanouissement pendant l’été.

Rémillard, Henri. Élèves au travail, École Marie-Clarac, boulevard Gouin, Montréal, 1978. Archives nationales à Montréal, Fonds Ministère de la Culture et des Communications (06M, E6, S7, SS1, D780274-780276).

Mais Mère Anselme ne s’arrête pas là. En voyant les besoins grandissants en soins pour les convalescents et les personnes âgées dans la ville, elle imagine un lieu entièrement dédié à leur bien-être. C’est ainsi qu’en 1964 naît le complexe Marie-Clarac, à Montréal-Nord : d’abord un centre hospitalier de convalescence et de réadaptation, bientôt suivi de la Résidence Angélica pour personnes âgées en perte d’autonomie, puis, quatre ans plus tard, de la Résidence Les Cascades. Elle fait également construire en 1984 la résidence de vacances pour aînés L’Étoile du Nord à Saint-Donat.

Desilets, Antoine. Hôpital Marie-Clarac à Montréal. Entre 1951 et 1997. Archives nationales à Montréal, Fonds Antoine Desilets (06M, P697, S1, SS1, SSS12, D8).

Dans les années qui suivent, elle consacre son énergie à bâtir de nouvelles institutions de soins et d’éducation… cette fois au Mexique. C’est donc ainsi que verront le jour à Mexico une Mission à visée sociale, familiale et scolaire, puis l’Institut Canadien Clarac accueillant 1600 élèves du primaire et du secondaire. 

Césira Parisotto s’éteint le 16 décembre 1992, à l’âge de 83 ans.

Son empreinte, elle, demeure bien vivante. Véritable pilier des services sociaux, de l’éducation et de la santé à Montréal, elle a reçu deux distinctions majeures : membre de l’Ordre du Canada en 1991, puis grande officière de l’Ordre national du Québec en 1993.

Aujourd’hui, son nom continue de résonner dans la ville : la future station de la ligne bleue, à l’intersection de Jean-Talon et Lacordaire, dans le quartier de Saint-Léonard, portera fièrement son nom.

Un choix tout indiqué, quand on pense à l’histoire de cet arrondissement qui a vu l’installation progressive de plusieurs familles immigrantes d’origine italienne au travers des décennies, rappelant ainsi les origines de Mère Anselme. Aujourd’hui, la communauté italienne dans ce secteur représente plus du cinquième de la population totale de Saint-Léonard, selon un rapport de 2021.

Voilà donc qui se cache derrière le nom Césira Parisotto : une femme de foi, de cœur et d’action, dont l’héritage se fait encore sentir dans Montréal.