Anjou

Rédigé par Frédéric Dagenais

Contrairement aux noms choisis pour les quatre autres stations qui composent le prolongement de la ligne bleue, celui d’Anjou n’est pas un nouveau venu dans l’horizon toponymique montréalais. C’est en 1956 que la municipalité d’Anjou voit le jour sur le territoire de la paroisse de Saint-Léonard-de-Port-Maurice.

Morisset, Gérard. Photographie de l’église Saint-Léonard-de-Port-Maurice - Extérieur, [1947]. Archives nationales à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, (03Q,E6,S8,SS1,SSS689,D4165).

On baptise alors la ville naissante en l’honneur de l’ancienne province française de l’Anjou, qui couvrait autrefois un territoire de la côte atlantique aujourd’hui majoritairement compris dans le département de Maine-et-Loire. Cette province, dont étaient originaires de nombreux colons établis en Nouvelle-France,  abritait notamment la petite ville de La Flèche. C’est là qu’est né Jérôme Le Royer de La Dauversière (1597–1659), figure majeure de la fondation de Montréal et de celle des Hospitalières de Saint-Joseph, qui ont profondément marqué l'histoire montréalaise dès leur arrivée à Ville-Marie en 1659.

Vers le milieu du XXe siècle, le territoire de l’actuel arrondissement d’Anjou voit son rythme de vie rural et agricole céder peu à peu la place à une dynamique de modernisation soutenue. Entre 1956 et 1973, sous l’impulsion de son premier maire, Ernest Crépeault, et portée par une forte croissance démographique, Anjou se transforme rapidement. La ville se dote alors d’un service de transports en commun, d’une police municipale et d’un système d’égouts et d’aqueducs. Dans ce même intervalle d’un peu moins de 15 ans, le secteur autour de l’échangeur d’Anjou nouvellement construit devient le cœur d’un développement urbain considérable dans le cadre duquel apparaissent notamment le quartier industriel de la municipalité et le centre commercial des Galeries d’Anjou.

Langevin, Gilles et Gabor Szilasi. Photographie aérienne de l’échangeur près des Galeries d'Anjou, 1970. Archives nationales à Montréal, Fonds Ministère de la Culture et des Communications, (06M,E6,S7,SS1,D700453-1-700458-1).

Ce n’est qu’en 2002, à l’occasion de la réorganisation des municipalités du Québec, qu’Anjou est absorbée par la ville de Montréal et devient l’un de ses arrondissements. Plus de 20 ans après, la mise en chantier de la station de métro Anjou est entamée à l’intersection des autoroutes 25 et 40, soit au cœur historique de l’urbanisation de l’arrondissement du même nom. Pour faciliter l’orientation des usagers de la STM, ce terminus du prolongement de la ligne bleue, dont la mise en service est prévue en 2031, prend naturellement le nom du lieu dans lequel il s’implante.