Madeleine Parent
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- 19 nov.
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Dernière mise à jour : 22 nov.
Rédigé par Ariane Tremblay

Madeleine Parent est née en 1918 à Montréal dans une famille de la classe moyenne qui accorde une grande valeur à l’éducation. À la fin des années 1930, elle s’inscrit à l’Université McGill où elle complète des études en sociologie et s’implique dans des mouvements étudiants et militants.

C’est à cette époque qu’elle fait la connaissance de la syndicaliste Léa Roback, qui la convainc de rejoindre le mouvement de lutte syndicale. Dans les années 1940, Madeleine dirige le mouvement de syndicalisation des ouvriers d’une puissante entreprise, la Dominion Textile, dans ses usines de Montréal, à Saint-Henri et Hochelaga, puis de Valleyfield. Elle travaille alors sous la bannière des Ouvriers unis du textile d'Amérique, une organisation affiliée aux grands syndicats américains. En 1946 et 1947, Madeleine organise d’importantes grèves dans l’industrie textile et devient l’une des bêtes noires de Maurice Duplessis. Son rôle dans l’organisation de la grève de 1947 à Lachute lui vaut d’être accusée de conspiration séditieuse dans un procès qui dure huit ans, mais ne mène à aucune condamnation.
![Titre : [Valleyfield strike] Source : Bibliothèque et Archives Canada/Fonds Dominion Textile Company/e011213555](https://static.wixstatic.com/media/25b831_8c162213884e44099ef1b4a7a274adb1~mv2.png/v1/fill/w_980,h_792,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/25b831_8c162213884e44099ef1b4a7a274adb1~mv2.png)
![Titre : [Valleyfield strike damage] Source : Bibliothèque et Archives Canada/Fonds Dominion Textile Company/e011213556](https://static.wixstatic.com/media/25b831_d30fbc2ef81040d2abc4b73c8397a97a~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_797,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/25b831_d30fbc2ef81040d2abc4b73c8397a97a~mv2.jpg)
C’est pendant ces premières années qu’elle rencontre l’organisateur syndical Kent Rowley avec qui elle travaille et qu’elle épouse en 1953. Dans un contexte politique et syndical difficile, Madeleine et son mari sont victimes d’un coup de force de la part de leur propre syndicat en 1952 et sont destitués de leur poste.

Ciblé par le gouvernement Duplessis, expulsé de son organisation syndicale, le couple trouve refuge en Ontario où il poursuit son engagement. Il fonde la Canadian Textile and Chemical Workers Union puis la Confédération des syndicats canadiens en 1969. L’objectif est de détacher le mouvement syndical canadien de la domination des grands syndicats américains. Madeleine revient à Montréal après la mort de son mari en 1978 et prend sa retraite en 1983, mais demeure une femme engagée.

En plus de son militantisme syndical, Madeleine Parent est aussi reconnue pour ses engagements pacifiste, anticapitaliste, nationaliste et surtout féministe. Elle participe par exemple à la fondation du Comité canadien d’action sur le statut de la femme en 1971, s’implique dans la Fédération des femmes du Québec et soutient les droits reproducteurs des femmes et le droit à l’équité salariale. Elle défend également les droits des femmes immigrantes et autochtones et supporte le combat de Mary Two-Axe Earley. Madeleine Parent est décédée le 12 mars 2012, recevant alors de nombreux hommages.
Le choix du nom de Madeleine Parent pour la station de métro prévue au coin des rues Jean-Talon et Langelier s’aligne sur les recommandations du comité de toponymie, constitué par la STM et chargé de nommer les nouvelles stations, afin de souligner la contribution des femmes à la société québécoise, alors que 92% des noms actuels des stations du métro montréalais honorent un homme.






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